Les groupements organisent aussi leurs propres rassemblements : ainsi, La Boule de neige fête en 1898 au Bois de Boulogne à Paris l’encaissement de son premier million de francs. Mais la capitale n’a pas l’apanage de ce type de manifestations : elles se déroulent alors dans toute la France notamment, mais pas seulement, à l’occasion de congrès nationaux de la Mutualité, comme celui de Nantes en 1904. Certaines de ces fêtes de la mutualité sont organisées avec d’autres acteurs. Ainsi en 1910, la fête de la Mutualité à Millau est jumelée à celle de l’aviation, signe de progrès s’il en est ; le grand jour arrive et pour la première fois, un avion vole dans le ciel millavois dans un enthousiasme indescriptible. Marches pacifiques, retraites aux flambeaux, chorales mutualistes, loteries, tombolas, banquets : tout est mis en œuvre pour exalter les bienfaits et les progrès de la mutualité, dans un esprit optimiste qui peut parfois nous faire sourire mais qui montre aussi le dynamisme du mouvement ; il progresse alors très rapidement dans toute la société française qu’il pense pouvoir transformer.
En organisant de tels rassemblements, la mutualité recrute de nouveaux sociétaires et se renforce, tout en se forgeant une identité. Beaucoup de ces fêtes tendront à disparaître après la Première Guerre mondiale, où la mutualité se met désormais beaucoup moins souvent en scène. Pour la mutualité comme pour beaucoup d’autres de la société française, cette période sans doute trop optimiste et souvent bercée d’illusions est définitivement révolue. Toutefois, des formes de rassemblement et de sociabilité mutualistes se maintiendront jusqu’à nos jours.
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