© Bernard Bruguet
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Consécration des petites et des grandes Cavé |
Dans les années qui suivent la fondation de la première société, l’œuvre végète par un manque d’implication des instituteurs, censés constituer la cheville ouvrière du système ; réserve qui peut s’expliquer par la mise en route simultanée des écoles primaires, qui mobilisent les énergies enseignantes. En outre, le projet de mutualisation des jeunes élèves ne rencontre guère d’audience que dans les classes moyennes ou aisées du département de la Seine. Mais Cavé peut compter sur le soutien actif du président fondateur de la Ligue française de l’Enseignement, Jean Macé (1815-1894), et, l’appui logistique de la jeune Ligue nationale de la prévoyance et de la mutualité, récemment fondée par Hippolyte Maze.
En 1891, alors que la société scolaire du 19e arrondissement fête sa première décennie et ses 800 adhérents, une seconde mutuelle s’est établie dans le VIIIe arrondissement, ainsi que deux autres en Meurthe-et-Moselle et Seine-Inférieure.
L’événement catalyseur pour l’essor des mutuelles scolaires en province est la rencontre, en 1897, à la Ligue de l’Enseignement, entre Cavé et Edouard Petit, inspecteur de l’Instruction primaire. Ce dernier s’attache à divulguer les principes de la mutualité scolaire au cours des tournées d’inspection qu’il est amené à effectuer dans les écoles. Il parvient rapidement à convaincre les instituteurs, qui à leur tour, se font les meilleurs prosélytes de la mutualité auprès des familles de leurs élèves, dans toutes les couches de la société.
La Charte de la mutualité de 1898 contient des dispositions avantageuses pour le développement de cette œuvre de mutualisation des jeunes générations. Les statuts-types publiés à cette occasion stipulent que “ Les excédents de recettes sur les dépenses de maladie sont versés au fonds commun de retraites de la société et reçoivent les subventions de l’Etat, au même titre que les versements effectués à ce chapitre par les sociétés d’adultes. ” Le 28 mai 1899, une grande fête de la mutualité scolaire présidée par Charles Dupuy, président du conseil et ministre de l’Intérieur, se tient en présence du ministre de l’Instruction Publique. Lorsque la FNMF est constituée en 1902, Jean-Cyrille Cavé et Edouard Petit figurent parmi les vice-présidents.
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