BOURGEOIS Léon



 

Né en 1851, Léon Bourgeois, après une formation d’avocat, devient sous-préfet de Reims, puis préfet du Tarn en 1881 : lors d’une grève de mineurs à Carmaux, il fait preuve de ses talents de négociateur. Président de la Ligue de l’enseignement, il est élu en 1888 député de la Marne et le sera jusqu’en 1905, date à laquelle il deviendra sénateur de ce département jusqu’à sa mort. Maintes fois ministre de 1888 à 1917, président du Conseil en 1895, il est un des fondateurs du Parti républicain radical socialiste en 1901.


En 1896, Léon Bourgeois défend dans Solidarité, sa conception du solidarisme, doctrine qui veut dépasser le socialisme et le libéralisme. Rejetant le strict individualisme, le solidarisme définit des relations réciproques entre l’individu et l’Etat à travers un pacte de solidarité scellé selon l’équité et garanti par la loi, c’est-à-dire par la volonté des hommes ; aussi, la notion de loi rejoint celle du contrat. L’Etat, garant du compromis social, doit obliger chacun à payer son dû : dette des jeunes envers les anciens ainsi que dette des riches envers les pauvres.

Dans cette vision du monde, la Mutualité est appelée à jouer un rôle essentiel. A partir de 1895, Léon Bourgeois est un des responsables politiques qui suit avec le plus d’attention la vie du mouvement mutualiste. Tout en cherchant à apaiser les craintes que ce dernier éprouve devant les projets de loi en discussion sur les Retraites ouvrières et paysannes, Léon Bourgeois affirme que l’Etat doit favoriser le développement de la Mutualité. Il exhorte aussi les mutualistes à se “ mutualiser ” en constituant leur Fédération nationale dont il apparaît comme le véritable parrain, lors de sa création en 1902.

Léon Bourgeois anticipe sur son époque en appelant, jusqu’en 1914, les mutualistes à réfléchir et à agir à l’échelle internationale. Un des fondateurs de la Société des Nations, il en devient le premier président en 1919. Prix Nobel de la paix en 1920, il meurt en 1925.



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