La mutualité dans les Alpes Maritimes


Les premières formes de la mutualité apparaissent en 1832 dans le Comté niçois sous la forme de sociétés de secours mutuels corporatistes et des confréries de dévotion, toutes attachées à la morale chrétienne. Un peu plus tard, les ouvriers travaillant aux bâtiments de la ville de Grasse créeront une société de prévoyance « la jeune Ascension » (1850), aux règles placées sur des obligations religieuses. L’adoption en 1898 de la charte de la mutualité permet de nombreuses et importantes innovations et contraint chaque société de secours mutuels à l’écriture de statuts, vecteurs de républicanisme.


 © archives municipales de Grasse

Il n’est plus un village des Alpes Maritimes qui n’ait sa société de secours mutuels. Le 1er octobre 1900, 111 sociétés de secours mutuels constitueront la « Fédération des sociétés de secours mutuels des Alpes-Maritimes ». A l’origine de cette fédération, Ernest Lairolle, homme politique de la IIIème république, qui réclamera l’adoption de textes sur les retraites ouvrières et paysannes, consacre une partie de sa carrière au développement de la Mutualité. Il organise à Nice en 1907, le IX ème Congrès de la Mutualité et permet l’essor de la Fédération des Alpes-Maritimes après la Grande Guerre. Il présidera la Fédération jusqu’à sa mort, survenue en 1926. C’est le Vice-Président, Edouard Grinda qui lui succédera. La grande crise économique qui secoue la France des années trente et une crise politico-économique au sein de la Fédération des Alpes-Maritimes, du Var et des Basses-Alpes, font chuter considérablement le nombre d’adhérents. Henriette Massot-Devèze, présidente de l’Union départementale mutualiste des Basses-Alpes, qui a une réputation d’intégrité, doit assurer la réorganisation des services de la Fédération, après la démission de Grinda en 1936. Elle remplira sa mission avec succès, malgré les attaques et les tentatives de déstabilisation de la toute jeune « Union des présidents des sociétés de secours mutuels des Alpes-Maritimes, du Var et des Basses Alpes ». Elle quitte ses fonctions le 30 juin 1941 après avoir rétabli l’ordre à la Fédération interdépartementale.


 © collection privée

Après la Seconde guerre mondiale, l’exode rural s’accentue dans les arrières-pays grassois et niçois ; l’activité agricole disparaît quasiment ; le mouvement mutualiste, fondé au départ sur la solidarité ouvrière, se transforme avec le développement des emplois tertiaires, la création de la Sécurité sociale, le tiers-payant, ….

Beaucoup de créations de fédérations et de fusions en unions marquent les années 1945-1970 jusqu’à la création en 1974, de l’Union Départementale des Mutuelles des Alpes-Maritimes, dont Christian Caburet sera élu président.

Deux autres Congrès nationaux de la FNMF eurent lieu dans la ville de Nice, l’un en 1957, le dernier en 1988…. et les années qui suivirent marquèrent le repositionnement de la mutualité dans le département et la reconnaissance des institutions politiques, grâce à la personnalité de son Président, André Arnaudy.


L’Union Départementale est devenue officiellement « Mutualité Française des Alpes-Maritimes », le 31 janvier 1997, présidée depuis l’an 2000 par Thierry Pattou.



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