Dans un contexte marqué par la montée du libéralisme, la crise de l’Etat providence et le poids de la construction européenne, l’économie sociale doit faire face à des adaptations parfois douloureuses. Pour ne prendre qu’un exemple, dans une protection sociale en crise, la mutualité se refuse à faire une sélection entre un “ bon ” public, solvable, et un “ mauvais ” qui, ne disposant pas des revenus suffisants, ne le serait pas. En outre, les Directives européennes contraignent la mutualité à une réorganisation, et une séparation de ses services entre ses activités complémentaires à la protection sociale et ses propres réalisations. Dans ce contexte, il est parfois difficile à la mutualité de faire face à sa mission sans tomber dans une certaine “ banalisation ” : réelle ou non, cette “ banalisation ” suscite aujourd’hui bien des débats. De façon générale, l’économie sociale semble amenée actuellement à n’avoir d’autre choix que mener des stratégies défensives afin de résister à la déferlante du libéralisme, plutôt qu’à conquérir de nouveaux territoires et de nouveaux publics.
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