Les débats actuels



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Depuis deux siècles, l’économie sociale a recherché des solutions originales, particulièrement en direction des grands problèmes sociaux issus de la révolution industrielle. Cette démarche a toujours été liée à l’évolution générale de ces sociétés et c’est encore le cas aujourd’hui. Par ailleurs, les trois composantes de l’économie sociale ont su faire preuve de remarquables capacités d’adaptation qui leur ont permis de subsister jusqu’à aujourd’hui.


Dans un contexte marqué par la montée du libéralisme, la crise de l’Etat providence et le poids de la construction européenne, l’économie sociale doit faire face à des adaptations parfois douloureuses. Pour ne prendre qu’un exemple, dans une protection sociale en crise, la mutualité se refuse à faire une sélection entre un “ bon ” public, solvable, et un “ mauvais ” qui, ne disposant pas des revenus suffisants, ne le serait pas. En outre, les Directives européennes contraignent la mutualité à une réorganisation, et une séparation de ses services entre ses activités complémentaires à la protection sociale et ses propres réalisations. Dans ce contexte, il est parfois difficile à la mutualité de faire face à sa mission sans tomber dans une certaine “ banalisation ” : réelle ou non, cette “ banalisation ” suscite aujourd’hui bien des débats. De façon générale, l’économie sociale semble amenée actuellement à n’avoir d’autre choix que mener des stratégies défensives afin de résister à la déferlante du libéralisme, plutôt qu’à conquérir de nouveaux territoires et de nouveaux publics.


Pourtant, on ne peut en rester à un constat aussi sombre. Les effets produits aujourd’hui par le libéralisme sont aussi multiples que nocifs : malnutrition généralisée, chômage de masse, accroissement, dans de nombreux pays, de l’écart du niveau de vie entre riches et pauvres, crises économiques, sans oublier les catastrophes écologiques : toutes ces réalités ne rendent que plus urgente la nécessité de trouver des solutions à ces problèmes auxquels le libéralisme est incapable de répondre. Une logique strictement économique est impuissante à répondre à ces besoins sociaux nouveaux. Le XXe siècle a montré l’impuissance du “ tout Etat ” à trouver une solution aux grands problèmes sociaux. On s’aperçoit de plus en plus que le “ tout libéral ” en est tout aussi incapable. Dès lors, l’économie sociale, qui place au cœur de sa démarche l’homme et non le profit, est appelée à jouer un rôle essentiel.



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