Né en 1898, Arnaud Duben, est ouvrier typographe et militant syndical de la Fédération française des travailleurs du livre. Chef de composition dans un journal, il achève sa carrière en 1964 comme directeur technique de presse. Il est un des responsables de l’Union départementale mutualiste de Gironde puis son président jusqu’à son décès.

Elu au Conseil d’administration de la FNMF en 1947 puis au Conseil supérieur de la Mutualité (CSM), il entre au Comité exécutif de la FNMF en 1949. Un des vice-président de la FNMF de 1952 à 1960, il assure ensuite, en tant que vice-président délégué, à partir de mai 1966, l’intérim de sa présidence, durant la maladie de Jack Senet puis est élu président de la FNMF le 15 avril 1967.

Quelques semaines plus tard, il dirige les débats du XXVe congrès mutualiste à Saint-Malo. Les mutations du monde interdisent désormais de conserver la notion équivoque de neutralité, synonyme de repli sur soi. Au nom du principe d’indépendance, est alors admis le rapprochement avec les organisations syndicales de salariés et mis fin à un tabou vieux d’un siècle. La Mutualité s’affirme alors sans ambiguïté partenaire privilégié de la Sécurité sociale.

Peu après, sous sa direction, les mutualistes engagent la lutte contre les “ Ordonnances Jeanneney ”qui bouleversent le système de protection sociale sur le plan des prestations et de la démocratie sociale. La représentation des assurés est réduite de 75 % à 50 % au profit du patronat. Ces mesures provoquent l’indignation du monde du travail et le développement des premières formes d’action unitaires entre les mutuelles et les syndicats. Sous l’impulsion d’Arnaud Duben, les mutualistes obtiennent le retrait provisoire du Ticket modérateur qui interdit la prise en charge complète des dépenses de santé.

Arnaud Duben meurt fin 1968 au terme d’une présidence marquée à la fois par sa brièveté et l’influence qu’elle a exercée sur l’évolution du mouvement mutualiste en mettant fin à son isolement.