FAUQUET Georges



 

Georges Fauquet naît en 1873 à Lillebonne, alors en Seine-Inférieure. Durant ses études de médecine, il milite dans un groupe de jeunes socialistes qui préconisent la mise en place d’œuvres sociales afin d’améliorer la condition ouvrière. Pendant quelques années, Georges Fauquet adhère au Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR). Jeune praticien, il soigne les coopérateurs de L’Avenir de Plaisance, dans le XIVe arrondissement parisien. Il adhère ensuite à une coopérative de consommation dans le XVIIe arrondissement puis se lie à la Bourse des coopératives socialistes, créée en 1900.


En 1905, Georges Fauquet, qui s’intéresse depuis longtemps à la protection légale des ouvriers, passe le concours d’inspecteur du Travail. Nommé à Niort, il visite les laiteries coopératives charentaises et poitevines. Il effectue également une mission en Martinique (1909-1912), où il publie un rapport à caractère médical et sociologique, "La population de la Martinique". Son expertise des questions relatives à la législation du travail lui vaut d’être nommé en 1912 au contrôle des assurances ouvrières et de la prévoyance.
Médecin militaire pendant les deux premières années de la guerre, il est ensuite détaché au ministère de l’Armement, dirigé par le socialiste Albert Thomas, pour renforcer l’apport des coopératives de consommation aux œuvres sociales du personnel des usines d’armement.

En 1919, Georges Fauquet est nommé en Alsace comme sous-directeur du Travail et des Assurances sociales, sous la direction de François Simiand, puis il est chargé de diriger les services de la coopération au Bureau international du travail, à Genève. Après avoir étudié l’activité des coopératives suisses, il fonde l’Union laitière de Genève, tout en suivant de près l’évolution de la coopération française. Signataire du Manifeste en faveur de la coopération, lancé par les universitaires en 1921, il est aussi, au cours des années 1920, membre du Conseil supérieur de la coopération, du Comité national de la Fédération nationale des coopératives de consommation (FNCC) et du Comité central de l’Alliance coopérative internationale (ACI). En 1929, il compte parmi les fondateurs de l’Office central de la coopération à l’école (OCCE) et, la même année, il participe au voyage coopératif organisé en URSS, sous la direction d’Ernest Poisson. En 1935-1936, Georges Fauquet siège au Conseil national économique, au titre de la coopération.


Après avoir vécu en Catalogne jusqu’en 1936, il se retire en Haute-Savoie, où il poursuit ses recherches théoriques sur la coopération. Dans Le secteur coopératif, (1935), il appelle à davantage de collaboration entre les diverses formes de la coopération, notamment entre les coopératives de production agricoles et les coopératives urbaines de consommation. Jusqu’alors, la coopération de consommation tenait le haut du pavé dans le mouvement coopératif ; Georges Fauquet met en place les outils théoriques qui permettront ultérieurement au mouvement de trouver un nouvel équilibre à partir des années 1960. Il ouvre ainsi une piste que son disciple Claude Vienney contribuera à développer à partir de sa thèse.
Dans les diverses revues auxquelles collabore Georges Fauquet (Le Coopérateur de France, La Revue des Etudes coopératives, La Revue coopérative internationale, Le Coopérateur suisse, Le Coopérateur genevois), il plaide pour une réorganisation moins centralisée du mouvement.

Georges Fauquet meurt à Gaillard (Haute-Savoie) en 1953.





ŒUVRE choisie : Le secteur coopératif, Bruxelles, 1935. - Hommage à la mémoire des Equitables pionniers de Rochdale, Paris, 1944. - Regards sur le mouvement coopératif, Genève, 1949.

SOURCE : Notice in Patricia Toucas, Les coopérateurs, sous la direction de Michel Dreyfus, Paris, Editions de l’Atelier, 2005.



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