DE BESSE Ludovic


BESSE (DE) Ludovic (1831-1910)

Né en 1831 à Besse (Var), Alphonse Chaix prend le nom religieux de Ludovic de Besse en entrant dans l’Ordre des Capucins. Bien qu'il débute sa carrière ecclésiastique comme prédicateur mondain à Paris, ce disciple de Le Play s'intéresse très tôt à la condition des travailleurs. En 1878, vicaire à Angers, il y fonde la Banque des travailleurs chrétiens, première banque mutualiste française, inspirée par les caisses de Crédit mutuel Raiffeisen en Allemagne et Luzzatti en Italie.


Au cours des années suivantes, il aide à l’établissement de quelques 17 établissements, parmi lesquels le Crédit mutuel et populaire de Paris (1882), banque des artisans et petits commerçants. Le Père Ludovic de Besse obtient de l'Etat l’exonération fiscale pour les banques populaires. En revanche, il se heurte à l’hostilité des milieux catholiques intégristes, qui lui reprochent le caractère non confessionnel de ses œuvres.
En effet, les banques créées par De Besse accueillent, selon ses propres termes, "non seulement les libéraux, mais les protestants, les juifs, les infidèles de tout l'univers...". Il finit par rompre avec le catholique Louis Durand, promoteur des caisses rurales du Crédit mutuel, qui craint par dessus tout la main-mise des francs-maçons.
Ludovic de Besse se rapproche alors du courant laïc de Charles Rayneri et d’Eugène Rostand, avec lesquels il organise en 1889 le premier congrès des banques populaires à Marseille, et participe à la fondation du centre fédératif du Crédit populaire. Miné par les erreurs de gestion et les tensions internes entre catholiques et gambettistes anti-cléricaux, le Crédit mutuel et populaire de Paris fait faillite en 1892.
A la fin de sa vie, le Père de Besse renonce définitivement à ses activités coopératives pour se consacrer à la théologie au couvent capucin de San Remo (Italie). Il y meurt en 1910, après avoir écrit plusieurs ouvrages mystiques.



Nouvelle exposition 2006

clic pour imprimer