Expressions diverses de la coopération



 © chambre syndicale Banques populaires

Parallèlement aux branches emblématiques du mouvement coopératif que sont les coopératives de consommation, les coopératives agricoles et les Scops, les pratiques coopératives se sont étendues aux domaines les plus divers et les plus inattendus de l'activité humaine.
Ainsi, les sociétés d'achats en commun ont été établies au 19e siècle par des boutiquiers, essentiellement épiciers, en réaction aux coopératives de consommation d'essence ouvrière, à l'apparition des premiers grands magasins et du succursalisme. L'ancêtre de cette expression coopérative est la Société rémoise de l'épicerie, vins et spiritueux, créée en 1885, sous forme de société anonyme à capital variable. Dix ans plus tard, naît le syndicat de bijoutiers qui se trouve à l'origine de la Guilde des Orfèvres. Dès lors, la coopération gagne tous les secteurs du commerce. Pour ne citer que quelques exemples, Système U, les magasins de sport Intersport, anciennement La Hutte créé en 1924, Mr Meuble, Leclerc, Optic 2000 appartiennent à la coopération commerciale, qui s'est dotée en 1963 d'une fédération, connue aujourd'hui sous l'appellation "Les Enseignes du commerce associé".


Inspirées de la mutualité scolaire, qui a pour but d'initier les enfants à l'épargne et à la prévoyance, les coopératives scolaires ont été fondées après la Première Guerre mondiale par des inspecteurs de l'Enseignement primaire, puis regroupées en 1928 au sein de l'Office central de la coopération à l'école (OCCE). Tout en palliant le manque d'équipement des écoles, elles poursuivent un but pédagogique de responsabilisation des élèves.
Autre exemple de l'éclectisme coopératif, les restaurants coopératifs, avant la Première Guerre mondiale, procurent aux ouvriers et aux étudiants parisiens une nourriture saine et bon marché.
Quant à la coopération d'habitation, loin d'être une extension anecdotique de la tradition coopérative, elle figure dans le projet fondateur des Equitables pionniers de Rochdale (1844). Elle a pris forme en France au tournant du 20e siècle pour la prise en charge des logements à bon marché, et a donné lieu à des réalisations remarquables comme la cité-jardin de Draveil (1909). Le mouvement des Castors lancé en 1948 s'inscrit dans un esprit coopératif, de même que Baticoop, fondé en 1952.
Enfin, dans le courant des années 1960, de nouvelles catégories s'organisent en coopératives, comme les petits transporteurs routiers, les artisans-taxis, les médecins, ou encore les architectes.
Remarquable par sa grande plasticité, la formule coopérative semble ainsi pouvoir s'appliquer à la plupart des secteurs et prendre en compte les évolutions socio-professionnelles.



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