Toujours engagées sur le terrain politique, les mutuelles mexicaines ont abandonné l'assurance maladie après la création de l'Instituto mexicano de Seguro social, en 1940, pour s'intéresser à d'autres domaines, comme le crédit populaire.
L'évolution de la mutualité argentine n'est guère différente : son déclin date de 1944, date à laquelle sous Peron fut fondé l'Instituto nacional de prevision social qui, à l'époque, fournissait les meilleures prestations de toute l'Amérique latine.
Au Brésil, la mutualité a essentiellement concerné les salariés de certains secteurs économiques comme les compagnies de chemin de fer, les banques, les services portuaires. D'inspiration exclusivement réformiste, elle est restée à l'écart des luttes sociales. Lorsqu'un système de protection sociale a été mis en place dans les années 1930, le mutualisme s'est dilué dans le secteur assurantiel à but lucratif.
Enfin en Colombie, le mouvement mutualiste pro-catholique avait surtout pour but de détourner les travailleurs du syndicalisme. Son activité s'est longtemps limitée à la prise en charge des obsèques, pendant que les coopératives investissaient le secteur de la santé. Depuis les années 1950, les mutuelles s'intéressent aux services médicaux et pharmaceutiques, et lancent des projets de cliniques.
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