Coopération ouvrière de production


Le coup d'envoi de la coopération de production est lancé en France dans le courant des années 1830, par des artisans parisiens désireux d'éviter la condition dégradante du salariat. Philippe Buchez, initiateur de l'association des bijoutiers en doré (1834), édicte le principe de l'impartageabilité des réserves, c'est à dire l'impossibilité de répartir le capital social au bénéfice des coopérateurs qui quittent l'association.


Après avoir été légitimées au début de la Seconde République (1848), puis réprimées en 1851, les associations ouvrières connaissent un nouvel essor sous la Troisième République, sous l'égide de la Chambre syndicale des associations de production, fondée en 1884. Elles bénéficient de conditions administratives favorables et accèdent aux marchés de l'Etat et des collectivités publiques en 1888. Les métiers du bâtiment, du Livre et de l'ameublement sont les plus enclins à adopter la formule coopérative.



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L'impact quantitatif de la coopération dans la production reste cependant modeste, avec seulement 247 coopératives en 1900. La Chambre syndicale devient la Confédération générale des Scop (CGSCOP) en 1937. Créée l'année suivante, la Caisse centrale de crédit coopératif finance le développement du mouvement, auquel se rallient, dans les années 1960, les Communautés de travail organisées à la Libération. L'esprit de 1968, puis la crise de la fin des années 1970 engendrent un certain engouement pour les Scop, qui obtiennent un statut propre en 1978.
Les coopératives ouvrières de production sont définies comme "formées par des travailleurs de toutes catégories ou qualifications professionnelles, associées pour exercer en commun leurs professions dans une entreprise qu'ils gèrent directement ou par l'intermédiaire de mandataires désignés par eux et en leur sein".
De nos jours, il existe en France près de 1600 SCOP, dont la moitié dans le secteur des services (déménagement, restauration, taxis, transport, informatique, publicité...). Bien implantées dans les territoires, elles constituent un élément essentiel du développement local.



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