Les bannières


La reconnaissance juridique des Sociétés de Secours Mutuels à partir du Second Empire a favorisé l'organisation de cérémonies et de rituels qui ont marqué le mouvement jusqu’à nos jours. Signe d'identification mutualiste par excellence, la bannière s’inscrit dans la tradition de celles arborées par les confréries et corporations sous l’Ancien Régime.
La bannière n’est pas seulement le reflet d’une époque où la rue permet de s’exprimer et de s’informer. Elle est surtout le vecteur de l’élaboration d’une conscience mutualiste, d’abord locale, plus large ensuite. Chaque groupement dispose d’une bannière qui représente une sorte de carte d’identité collective, une façon d’être reconnue dans la commune. La bannière est la manifestation extérieure la plus visible, la plus marquante de ce qui constitue l’esprit même de la Mutualité : la solidarité.


De nombreuses sociétés organisent une fête annuelle où les sociétaires doivent se rendre en un lieu choisi par les responsables du groupement. De là, ils défilent en habit de fête derrière leur bannière, le plus souvent jusqu’à l’Eglise où une messe est célébrée en faveur des vivants et des morts de la société. La laïcisation de la mutualité au tournant du XXe siècle n’entraîne pas de limitation du rôle des bannières. On le voit lors des nombreuses fêtes mutualistes nationales et locales que connaît alors le pays : la bannière reste un signe de reconnaissance identitaire, extrêmement vivant. Les mutualistes éprouvent un très fort attachement affectif à leur bannière qu’ils considèrent comme le symbole même de leur engagement. Un grand nombre de bannières reproduisent d’ailleurs la maxime mutualiste : Un pour tous, tous pour un.


 ©FNMF

Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, les bannières tendent peut-être à être moins utilisées ; toutefois, jusque dans les années 1960, leur présence reste encore très forte dans bien des sociétés. Un grand nombre de groupements ont conservé leur bannière jusqu’à aujourd’hui.




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