La mutualité en Australie et Nouvelle-Zélande


En Australie comme en Nouvelle Zélande, les sociétés de secours mutuels, qui apparaissent à partir des années 1830/1840, s'inspirent d'abord des traditions de la classe ouvrière britannique. Elles s'organisent sur la base des principes d'auto-assistance dont les classes populaires ont besoin et leur fournissent dans un premier temps des allocations dans le domaine de la maladie et du décès. A la veille de la Grande Guerre, plus de 4 000 sociétés de ce type regroupent, en Australie, 507 000 adhérents, soit le quart de la population du pays : elles sont en majorité composées d'ouvriers et d'hommes mariés, âgés de 25 à 40 ans. Elles fonctionnent de façon démocratique, tout en étant aussi des lieux de rencontre et de sociabilité, notamment sur les plans sportif et culturel. La première loi relative à la mutualité est votée en 1843 et à partir de 1906, leur enregistrement par l'Etat devient obligatoire.
En Nouvelle Zélande, la progression des sociétés de secours mutuel est particulièrement rapide de 1880 à 1914 : à cette date, elles représentent près du quart de la population adulte. Puis, au lendemain de la Première Guerre mondiale s'amorce dans les deux pays une double évolution : les sociétés consolident leurs organisations, leurs structures, ce qui ne les empêche pas de connaître un relatif déclin, face à la montée progressive de l'Etat Providence qui met en place des prestations — retraite et maladie — qui s'avèrent supérieures. Par ailleurs, les compagnies d'assurance ainsi que les organisations de médecins leur font une rude concurrence. Toutefois, le refus de ces deux groupements de coopérer aux programmes de santé du gouvernement laisse d'abord un certain espace aux mutualistes. En 1950, le gouvernement australien estime que près du quart de la population — 2 millions de personnes et ayant droits — est couvert par des sociétés de secours mutuels mais ce chiffre baisse ensuite puisqu'en 1981, ce n'est plus que 1, 3 million de personnes, soit 9 % de la population qui sont membres d'une société ; à cela il faut ajouter 330 000 ayant droits supplémentaires pour les caisses de maladie et de décès de ces groupements.
En Nouvelle Zélande, la loi sur la Sécurité sociale (1938) entraîne une chute brutale du nombre des adhérents : au nombre de 114 000 à cette date, ils ne sont plus que 77 000 dix ans plus tard et la chute se poursuit


Si le poids de la mutualité a été différent en Grande-Bretagne, en Australie et en Nouvelle Zélande, le mouvement n'en a pas moins connu un certain nombre de similitude dans les trois pays : origines analogues, reposant sur la prise en charge autonome et la « convivialité », essor parallèle à celui des syndicats, protection juridique et soutien des gouvernements, recul enfin devant la montée de l'Etat Providence



expo 2008

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