1901-1945



 © coll. Viollet
La gestion d’abord

La loi de 1901 ouvre, parallèlement à l’activité des mutuelles et des coopératives, un espace gestionnaire aux associations non professionnelles dans de nombreux secteurs économiques. La grande « loi de liberté », longtemps retardée par la défiance républicaine à l’encontre des milieux confessionnels, porte les traces de cette ambivalence. En dépit du flou de certaines dispositions, la simplicité de son architecture juridique offre un tremplin efficace pour développer nombre d’activités auparavant cantonnées dans la sphère familiale. De son coté, la mutualité, institution volontaire par essence, surmonte progressivement ses objections contre le principe d’obligation sociale. La loi de 1930 consacre le rôle gestionnaire des administrateurs mutualistes dans le champ de l’assurance maladie.


Le développement diversifié de la pratique coopérative traduit la montée en puissance d’une forme associative inédite pour l’accès populaire à la consommation. Le regroupement coopératif donne naissance à la Fédération nationale des coopératives de consommation (FNCC), en 1912. Signe tangible de cette autorité nouvelle, une chaire d’économie sociale, créée au Collège de France, est confiée à Charles Gide, en 1921. Si l’expansion des coopératives ouvrières de production demeurent modestes, leur nombre plafonnant autour de 500, la croissance de la coopération agricole affirme, en revanche, une dynamique remarquable sur tous les terrains d’activité.


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 © MAIF

La formule associative, proposée en 1901, trouve à s’épanouir dans l’entre-deux guerre, en fournissant des réponses adaptées aux transformations incessantes du mode de vie, notamment dans l’éducation populaire, le sport et les loisirs. La création de la MAIF, mutuelle d’assurance pour les risques automobiles, en 1934, s’affirme comme une innovation emblématique, par son refus de la réassurance auprès des grands groupes financiers et du recours à des agents commissionnés. La perspective ouverte par l’économie sociale fait l’objet d’une réévaluation à la faveur de la crise des années trente. Georges Fauquet *, théoricien majeur de la coopération, estime alors que la place et le rôle des institutions coopératives se situent davantage en amont et en aval du capitalisme que dans la voie de l’utopie alternative, considérée désormais comme caduque.


*Son œuvre, généralement ignorée aujourd’hui, a fort heureusement trouvé un disciple talentueux en la personne de Claude Vienney



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